« Dans ces types de mouvements de terrain, poursuit le rapport, il y a lieu de considérer les facteurs naturels et les facteurs de déclenchement. Parmi les facteurs naturels, il y a lieu de signaler surtout : la topographie, la géologie et l’hydrologie. La zone où a lieu le glissement – est très escarpée (40 % de pente), la géologie est caractérisée par des sols latéritiques rouges peu épais reposant sur des calcaires très fracturés et broyés.
Le facteur de déclenchement est bien sûr la pluviométrie. De mars à mi-mai, il a beaucoup plu dans la zone. L’eau s’est accumulée dans les sols latéritiques très sensibles et il s’en est suivi un mouvement gravitaire.
De plus, la zone touchée par le glissement est située à 25 km à l’est de l’épicentre du séisme du 12 janvier 2010. Elle a été fortement secouée par ce séisme. Il est probable que de telles secousses aient pu réactiver ces anciens glissements qui se sont manifestés pendant la période de fortes pluies. »
Impact du glissement
D’après les informations recueillies sur place par les experts, les maisons de 10 familles ont été endommagées par le glissement. Des routes ont disparu et beaucoup de jardins de maïs, de choux, de pois, de carottes, etc. sont perdus. Il n’y a pas eu de pertes en vies humaines. L’environnement de la zone est aussi perturbé. Une évaluation exhaustive des pertes est en train d’être finalisée par le Casec de la zone.
Recommandations des géologues
Les zones de fissures observées en amont du point à partir duquel a lieu le glissement et sur lesquelles se trouvent encore des maisons, sont à évacuer. Nous sommes en plein dans la saison pluvieuse, il faut s’attendre à une amplification du phénomène dans les mois à venir. Il est important d’établir un cordon de sécurité autour de la zone et d’interdire toute nouvelle construction dans les localités de Kicroix et de Saint-Antoine jusqu’à ce que le mouvement soit stabilisé et mieux identifié. Les fissures observées doivent être surveillées régulièrement jusqu’à la fin de la saison pluvieuse et une campagne de géophysique serait intéressante à mener dans la zone pour évaluer la profondeur de la surface de rupture. A cet effet, le BME pourrait se faire assister par l’ IMSRN, moyennant que des fonds soient trouvés pour une telle étude.
Source: Rapport sur le glissement de terrain survenu à Kenscoff/Bongars, élaboré le 12 juin 2012, par l’ingénieur géologue Claude Prépetit.
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