Un incendie a éclaté, ce mercredi, dans le camp d’hébergement situé sur la cour de l’Ecole nationale République d’Argentine, à Carrefour Péan, semant la panique parmi les sinistrés. Une fillette de 3 ans a été brulée, deux autres enfants sont portés disparus et au moins une cinquantaine de tentes ont été consumées par le feu.
Il est dix heures du matin et la circulation est un peu difficile à la rue Saint-Martin prolongée. Cette rue mène à l’Ecole nationale République d’Argentine, autrement dit au camp des déplacés de Carrefour Péan où un incendie vient de se déclarer un peu avant huit heures du matin. Avertis au téléphone par des résidents du camp, les pompiers de la mairie de Delmas arrivent bien vite sur les lieux pour éteindre le feu, mais ne peuvent éviter les dégâts. Une ambulance de la Croix-Rouge haïtienne et des brigadiers d’action civique sont venus apporter les premiers soins aux victimes.
Dans le périmètre où était érigé environ une trentaine de tentes, il ne reste plus que les débris de tôle, la cendre des planches et la noirceur des objets brûlés. La population du site et de la zone avoisinante assiste, impuissante, à la scène, ne pouvant que déplorer les pertes matérielles.
Une atmosphère de désolation totale règne sur le site où la solidarité, heureusement est présente, les uns compatissent à la douleur des autres. Le cadavre d’une fillette de trois ans, brûlée vive à l’intérieur de sa tente, est retrouvé dans les ruines. Sa mère, qui s’est rendu à Canaan, ne le sait pas encore, rapporte les voisins. Son père, en sanglots, explique qu’il était sorti chercher de l’eau lorsque l’incendie s’est produit.
Deux autres enfants sont portés disparus et leurs parents sont inconsolables. Les responsables essaient d’organiser des réunions avec les voisins pour savoir s’il y a des habitants du camp qui manquent à l’appel. La police canadienne et des Casques bleus brésiliens viennent renforcer la PNH présente sur les lieux. Le maire de Port-au-Prince, Jean Yves Jason, qui est sur place n’a pas de mots pour exprimer sa tristesse. De son côté, le secrétaire d’Etat à la Sécurité publique, Réginald Delva, promet de diligenter une enquête pour faire la lumière sur cet incendie dont l’origine est jusque-là inconnue.
Le feu a éclaté chez M. Eddy Auguste : « Il n’y avait personne à la « maison » et la porte était fermée à clé», affirme celui-ci, ne pouvant fournir aucun détail sur l’origine de l’incendie et doutant que cela puisse être de nature malveillante. Les victimes réclament de l’aide, se demandant où elles vont dormir ce soir.
L’Ecole nationale République d’Argentine ne peut fonctionner dans une atmosphère pareille. Déjà, la présence de ces déplacés nuit énormément à l’apprentissage des enfants. Certains de ces sans-abri ont souvent des comportements inacceptables durant les heures de cours, rapportent des responsables. Cette école n’est pas la seule à partager sa cour avec un camp d’hébergement. Une dizaine d’autres de Port-au-Prince, de Delmas et de Pétion-Ville, deux ans après le séisme de janvier 2010, cohabitent encore avec des déplacés.