Quel avenir pour la centrale hydroélectrique de Belladère ?

La centrale hydroélectrique de Onde-verte (CHOV), à Belladère, fonctionne comme une entreprise autonome. Méconnue, cette institution considérée comme la petite-fille de la centrale de Péligre alimente la ville de Belladère et quelques localités avoisinantes. Elle fait face à certaines menaces qui remettent en question sa subsistance.

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Visite guidée

Il faut juste traverser une grande barrière en tôle de couleur verte avec le logo : « Electricité d’Haïti », pour visiter la « centrale hydroélectrique de Onde-verte », après avoir emprunté une longue route étroite et poussiéreuse, depuis le Carrefour de Croix-fer (situé à environ 4 km de Belladère). La fraîcheur qu’il y fait est agréable. Le bruissement de l’eau de la rivière coulant à flots dans le grand évacuateur de crue est comme une douce musique.

Avec l’autorisation de l’agent de sécurité et de l’opérateur en service, on peut même aller voir le barrage situé en altitude. De là, on peut contempler une bonne partie de ce quartier tout vert appelé la Sève et de la rivière Onde-verte qui poursuit son chemin au milieu des arbres. On peut également observer la circulation de l’eau dans les vannes de chasse jusqu’à son acheminement au centre de transformation, un petit bâtiment couvert de tôles, situé tout en bas du système de captage.

A l’intérieur, les deux turbines du centre dégagent un bruit assourdissant. Juste à côté, un autre bâtiment de la même allure héberge les différentes cellules d’opération. Le travail y est énorme depuis la transformation jusqu’à la « grande distribution » de l’énergie, assurée par le bureau de l’Ed’H de Belladère, au coeur de la ville. Cette énergie est payée par les grandes entreprises de Belladère et de Baptiste, notamment. C’est Baptiste qui reçoit la plus grande part d’électricité (jusqu’à vingt-quatre heures par jour).

Inquiétudes…

La CHOV est un patrimoine historique. Plus jeune que la centrale hydroélectrique de Péligre, elle a été créée en 1946, sous le président Dumarsais Estimé, fondateur de la ville de Belladère. Sa puissance de production de 750 kilowatts lui permet d’électrifier les sections communales Baptiste, Croix-fer, Dopalais et Belladère, à raison de 16 heures d’électricité par jour, en moyenne.

Depuis sa dernière rénovation en 2008, la CHOV marche très bien, selon l’opérateur Jean Claude Louissaint qui y travaille depuis seize ans. L’originaire de Jacmel craint toutefois une diminution des capacités de l’institution à l’avenir, en raison des menaces de carence d’eau. Il se rappelle qu’à cause du manque d’eau, la CHOV a eu à faire face à trois années d’arrêt, entre 2005 et 2008, période durant laquelle la commune de Belladère était plongée dans le black-out total.

Il est clair qu’une gestion efficace de cette centrale est indispensable au développement de Belladère et des communes voisines. Située dans une région à faible risque sismique, la plus grande menace à la subsistance de la CHOV est le phénomène de déboisement qui a certainement des impacts sur le bassin versant qui l’alimente. En outre, un meilleur plan d’aménagement de ce bassin aiderait sûrement à étendre ses services sur plus de localités.

Aucune initiative visant l’amélioration des services de cette centrale n’a été prise depuis 2008. Des projets ont certes été annoncés, mais rien de concret n’est fait jusque-là. Aujourd’hui, des travaux de réhabilitation sont en cours à la centrale hydroélectrique de Péligre, selon ce qu’a annoncé récemment la direction de l’Electricité d’Haïti (Ed’H). Il y a aussi la réhabilitation simultanée de la centrale thermique de Carrefour où des travaux ont débuté depuis octobre 2012. Qu’en est-il de la centrale hydroélectrique de Belladère ?

 
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Fond-Cochon veut changer de nom

L’Organisation pour le rehaussement de la commune des Roseaux (ORCRO), dans le cadre de son projet baptisé « Fond-cochon en route vers 2022 », a relevé toute une série de possibilités de développement pour sa communauté. Après de nombreuses discussions et consultations, les responsables ont estimé que le nom « Fond-cochon » mérite d’être changé.

Le nom « Fond-Cochon », un fardeau pour certains

Le changement de nom de la section communale Fond-Cochon a été l’objet de plusieurs discussions dans la communauté durant la période de l’organisation de la foire agro-artisanale et écotouristique, la semaine écoulée.  « Fond-Cochon est non seulement désagréable à l’oreille, mais aussi ne correspond pas à l’histoire de la zone », avance l’un des responsables d’ORCRO, Daryl Pierre, qui fait savoir que le nom Fond-Cochon a été emprunté à une petite zone d’une autre localité où l’on emmenait les cochons autrefois, devenue Fond Bois-Sec. Pour lui, ce changement de nom est indispensable pour que cette communauté qui cherche à s’ouvrir au tourisme puisse « décoller » réellement.

La plupart des habitants rencontrés approuvent ce changement de nom. Pour eux, c’est un nom qui fait perdre beaucoup  d’opportunités, par la mauvaise  impression laissé aux étrangers. Ils estiment que les natifs de Fond-Cochon en proie à beaucoup de discriminations ailleurs à cause de leur origine méritent d’en être libérés.

Les responsables d’ORCRO, qui n’attendent que l’aval de toutes les couches de la population pour soumettre officiellement le nouveau nom aux autorités, estiment que la localité est trop riche pour avoir un nom aussi dégradant.

De concert avec des cadres de la zone et d’ailleurs, ces responsables ont fait choix du nom « Laval », qu’ils empruntent à une municipalité urbaine du Québec où se développent actuellement le commerce et l’industrie. « Une zone très fertile avec un climat très doux où il fait bon vivre », se réjouissent-ils, indiquant que c’est la ressemblance entre cette zone habitée essentiellement par des agriculteurs et Fond-Cochon qui justifie ce choix.

« Fond-Cochon en route vers 2022 »

L’Organisation pour le rehaussement de la Commune des Roseaux (ORCRO) veut se mettre au travail pour parvenir à la revalorisation de la section communale Fond-Cochon. Faciliter l’accès aux soins de santé, assurer une éducation de qualité, relancer la production agricole et l’élevage et faire la promotion de l’écotourisme, telles sont, entre autres, les initiatives de développement envisagées par l’organisation dans ce projet.  Certaines sont déjà mises en œuvre, tandis que  d’autres sont encore à l’étude.

ORCRO s’attèle à trouver les moyens pour atteindre ses objectifs et, en même temps, encourager les autorités à penser aux richesses existantes dans cette région, riche en eau, mais qui ne sont pas canalisées.

Fond-Cochon, la perle cachée de la Grand -Anse

Fond-Cochon est la deuxième section communale de la commune des Roseaux, dans le département de la Grand-Anse. Elle est bornée au nord par la 3e section Fond-Vincent, au sud par le massif de la Hotte, à l’ouest par la commune de Jérémie et à l’est par celle de Beaumont. Sa superficie de 98 km2 et sa population estimée à 10 431 habitants en 2009 par l’IHSI, font d’elle la plus grande section communale de la Grand-Anse. Sa production agricole est intense :  haricots, maïs, patates, choux, avocats, giraumons et café. Il y a également énormément de volailles et de bétails. Les responsables estiment que cette section peut, à elle seule, nourrir tout le département.

Depuis 1956, la section dispose d’une paroisse : Saint-Antoine de Padoue. Les personnes agées racontent qu’après un cyclone dévastateur qui avait sévèrement touché la zone vers les années 1940, des étrangers y ont débarqué en grand nombre pour faire de cette communauté une vraie ville en établissant des écoles, des églises, des groupements communautaires, etc. Par contre, au fil du temps, bon nombre de gens ont dû quitter la zone pour aller chercher, ailleurs, des lendemains meilleurs.

Fond-Cochon compte actuellement beaucoup d’établissements scolaires, dont deux écoles nationales, mais qui ne fournissent que l’instruction primaire. De plus, la qualité de l’éducation laisse à désirer. Récemment, près de 500 élèves issus de trois écoles ont subi les épreuves de la sixième année fondamentale. ORCRO, dans son projet, va ouvrir une salle de 7e A.F., cette année pour desservir les écoliers qui, autrement, seraient obligés d’aller à Jérémie ou de discontinuer leurs études.

Plusieurs sites touristiques sont identifiés à proximité de la région, dont le pic Macaya et le massif de la Hotte.  La population croit même qu’il existerait une mine de pétrole ou d’asphalte à Masanga, l’une des 33 localités de Fond-Cochon. Ils invitent les experts de l’Etat à venir vérifier par eux-mêmes. « Un expert d’une université américaine, sur la base de ses recherches, a déclaré que Macaya dispose d’une espèce d’amphibiens en voix de disparition dans le monde », affirme un responsable.

Pourtant, les besoins primaires, comme l’accès à des soins de santé et à l’eau potable, ne sont pas satisfaits à Fond-Cochon. Il  faut se rendre jusqu’à la ville de Jérémie pour se faire soigner.  Dans ses démarches ORCRO a achevé récemment la construction d’un centre de santé qui n’est pas encore opérationnel.

Selon plus d’un, le gaspillage de richesses de cette zone est dû à l’irresponsabilité des autorités de  l’Etat. Désormais, les habitants de Fond-Cochon, de concert avec ORCRO, tout en réclamant des interventions de l’Etat central, veulent se mettre au travail pour faire de cette région une véritable communauté organisée et dotée de toutes les infrastructures de base nécessaires, afin d’en faire d’ici à 2022 une section autonome, voire même une commune.

 

Saut-d’Eau ouvert aux investissements et au tourisme

Découvrir la commune de Saut-d’Eau avec ses diversités et ses possibilités

La commune de Saut-d’Eau, une ville d’eau. Bel atout pour la culture agricole. On a pu constater des sources un peu partout. Selon les révélations des autorités locales, les 4 sections communales de Saut-d’Eau, située à 26 km de Port-au-Prince ,ont une diversité éco-climatique. « La commune, a précisé M. Rénick Thélus, directeur du lycée de Saut-d’Eau, dispose de plusieurs grottes,  qui restent des monuments pouvant attirer des touristes, des chercheurs et des archéologues ». Il a cité en exemple la grotte Mahotière, située à Coupe-Mardi-gras et la grotte Toco ,située à proximité de la cascade. « Beaucoup de personnes commencent d’ailleurs à s’y intéresser », a-t-il ajouté.

Plus loin,  M. Thélus a révélé que la section Coupe-Mardi-gras est la localité la plus riche de la commune de Saut-d’Eau avec sa grande capacité de production en culture vivrière et en fruits. « Elle dispose d’un climat identique à celui de Kenscoff et une couverture végétale impressionnante », a-t-il fait remarquer.

Abondant dans le même sens, le maire de Saut-d’Eau a signalée que la commune est voisine du volcan La vigie. « Tous, des   attraits touristiques à visiter », a-t-il insisté. Beaucoup de possibilités d’investissements ont été abordées par les responsables durant cet échange d’idées. Ces derniers estiment que la route et  l’électricité ouvrent la ville aux investissements et au tourisme.

Infrastructures de services publics

En dehors des sites naturels qui sont très riches à Saut-d’Eau, les infrastructures des services publics sont plûtot dérisoires. Cependant, plusieurs d’entre elles continuent d’attirer des regards, d’après des responsables. La paroisse Mont-Carmel,située au cœur de la ville, par exemple, est un lieu très visité, selon le maire de la commune. Ce n’est pas la seule que la commune possède, il y a aussi la paroisse Notre-Dame du perpétuel secours située à Dubuisson.

Le marché se fait à Saut-d’Eau tous les mercredis et samedis sur un vaste terrain loué, il n’y a pas très longtemps, par le sénateur Desras Simon Dieuseul, d’après ce qu’a révélé le maire  Barthélémy. La production principale de la commune est la mangue. «deuxième  commune exportatrice de mangues après Gros-Morne. Ainsi, nous avons exporté environ 300 000 douzaines de mangues l’année dernière », a indiqué M. Barthélémy. Rénick Thélus estime, quant à lui, que ce chiffre peut largement augmenter si des acteurs investissent dans ce secteur. Il souhaiterait voir s’ériger dans sa commune des usines de transformation de fruits. Saut- d’Eau produit également beaucoup d’autres fruits, légumes et céréales, notamment,  l’ »Arbre véritable », le riz, le maïs, le petit-mil, le pois, l’ananas,la canne à sucre, pour ne citer que ceux-là.

Côté infrastructures hôtelières. C’est bien connu que la capacité d’accueil de la commune déborde durant la période de fête. Il n’y a que trois hôtels de niveau standard. « Des investisseurs sont très intéressés à se lancer dans le secteur de l’hôtellerie à Saut-d’Eau », a affirmé le premier citoyen de la commune, ajoutant que les Saudelais sont très hospitaliers et qu’ils font de leur mieux pour accueillir les visiteurs. « Mais dans deux ou trois ans, nous avons la garantie que les choses vont évoluer », a-t-il promis.

La sécurité laisse à désirer en général à Saut-d’Eau, car seulement 6 policiers peu équipés sont affectés au commissariat de cette commune qui compte environ 54 000 habitants. Heureusement que des policiers de Port-au-Prince et de Pétion-Ville les ont rejoints durant la période de fête.

Le maire de Saut-d’Eau a exprimé sa reconnaissance au gouvernement qui, malgré les problèmes du pays, n’a pas hésité à mobiliser des fonds pour investir dans sa commune.  Il souhaite que des projets qui visent spécifiquement le secteur éducatif finissent par atterrir dans sa communauté. « Le lycée de Saut-d’Eau, a-t-il précisé, est logé à l’école nationale, déjà en très mauvais état; il faudrait le reconstruire ailleurs ».

Le rêve de M. Barthélémy est de voir sa commune disposer sous peu d’un terrain sportif, d’un centre culturel et d’un centre cybernétique. De plus, il souhaite le renforcement de toutes les institutions de la ville. Enfin, Il demande  aux parlementaires de penser à travailler sur un projet de loi déclarant cette zone d’attraction touristique, centre de pèlerinage national et international.

 

La localité de Baptiste, prête pour devenir commune

Le festival café organisé à Baptiste le 28 et 29 octobre 2011 a surtout permis de découvrir ce quartier de Belladère, dans le département du Centre, avec ses attraits, ses richesses, sa structure. Une localité qui aspire depuis bien des temps à devenir commune.

C’est la première fois que le quartier de Baptiste a accueilli une telle festivité, récompensant ainsi les efforts consentis par plusieurs groupes de personnes pour faire ressortir les potentialités de cette zone, riche en eau, en roches et en mines de sable. Si le festival café est avant tout une initiative qui tend à encourager et renforcer la production de café, elle vise aussi à attirer des investisseurs et des touristes qui pourraient penser à y installer des usines de transformation, selon ce qu’ont expliqué les initiateurs du festival café.

Il a fallu gravir environ 19 km de pente tantôt douce, tantôt raide, depuis Belladère pour parvenir à découvrir cette petite localité de la commune de Belladère, département du Centre, créée à la suite des vêpres dominicaines en 1933. Le gouvernement de Dumarsais Estimé y avait installé à l’époque un groupe d’Haïtiens qui fuyaient la République dominicaine. Il a créé une zone agricole pour encadrer et faciliter leur insertion sociale et économique. C’est dans ce contexte que fut créée la région de Baptiste, devenue aujourd’hui une localité où se développent des échanges importants avec la République dominicaine. Pourvue d’une population bien organisée, elle dispose d’une paroisse (Saint Jude), d’un sous-commissariat, d’un tribunal de paix, d’un lycée, d’un dispensaire, d’une pharmacie et d’une ferme agricole au centre ville qui fait 3 km2, « tout ce qu’il faut pour devenir commune, avec un peu d’arrangement », commente l’un des organisateurs de festival café.

La culture du café fait de la localité de Baptiste une référence en matière de production et d’exportation. Baptiste compte environ 10 000 habitants et, de par sa situation géographique, elle est plus ou moins sécurisée face aux catastrophes naturelles, selon ce qu’à expliqué M. Etienne Jean, président de l’ANIH (Association nouvelle image d’Haïti).

Outre le café, Baptiste produit également beaucoup de d’agrumes et d’autres fruits juteux. Néanmoins, les responsables se plaignent du manque d’infrastructures. L’Etat, disent-ils, n’est pas actif dans la communauté. Le lycée de Baptiste fonctionne jusqu’à la 9e année fondamentale, après quoi, l’élève, s’il veut continuer ses études classiques, doit se rendre à Belladère, Mirebalais ou Port-au-Prince. « Cela engendre une perte de nos ressources humaines, souligne M. Etienne, car le jeune homme ou la jeune fille qui part étudier ailleurs ne va pas revenir ». En ce sens, estime-t-il, l’agrandissement du lycée et la construction d’écoles professionnelles s’avèrent indispensables.

Jusqu’en 1990, Baptiste dépendait de Belladère du point de vue administratif et politique. Les résidents aimeraient que Baptiste ait un statut de commune afin de bénéficier plus directement des services publics financés par les taxes communales. Depuis 2004, Baptiste relève à nouveau entièrement de Belladère tant du point de vue administratif que du point de vue politique.

Ce quartier, qui a lutté durant longtemps en vue de devenir commune, n’a jusqu’à présent pas encore eu ce privilège. Des documents relatifs à cette requête ont été acheminés au Parlement sous le gouvernement Préval-Alexis, aucune réponse favorable n’a été donnée, selon ce qu’ont expliqué les habitants de Baptiste qui rêvent d’élire leur propre maire aux prochaines élections municipales. « Maintenant, c’est au président Martelly de prendre cette décision par un arrêté présidentiel », ont-ils ajouté. « A présent, nous n’allons plus insister. Nous allons nous taire et laisser les activités parler à notre place », a indiqué M. Paulos Jean, l’un des initiateurs du festival, qui estime que le festival café ayant mobilisé plus de 4 000 participants prouve largement que Baptiste peut devenir commune.

Communications à Baptiste

Dans les années antérieures, il était difficile de communiquer avec le reste du pays quand on se situait dans la zone de Baptiste, le seul centre de télécommunication installé en 1990 par la TELECO ne fonctionnant pas depuis plusieurs années. Ce vide a été comblé depuis mai 2007 avec l’arrivée de la Digicel. L’Internet devient également accessible non seulement à la ferme agricole, mais aussi au presbytère de la zone et au bureau de l’UCOCAB. La presse, sous toutes ses formes, est inexistante. Toutefois, des ondes venant de la commune de Hinche, de Port-au-Prince et de la République Dominicaine peuvent être captées.

La région de Baptiste est pourvue d’électricité. Actuellement, le bourg est électrifié presque 24h sur 24 à partir d’une petite centrale hydroélectrique, installée sur la rivière Onde Verte, et dotée d’une capacité de 750 kilowatts et peut alimenter toute la commune, selon l’avis des habitants. Donc, une gestion efficace de cette ressource s’avère indispensable au développement durable de la zone.

Le Plateau central ou la perle dévoilée

En réalisant les 8 et 9 juillet l’édition inaugurale de sa foire intitulée, cette année, Foire-expo Mirebalais, l’Initiative de la société civile (ISC) a pu dévoiler l’énorme capacité de production des habitants du Plateau central et les possibilités d’investissement du département du Centre. Rejointe par plusieurs autres organisations, l’ISC a réussi le pari de déclarer : « Le Plateau central est désormais aux investissements.

« Le réseau électrique s’établit presque dans le Plateau central. Nous pouvons estimer à 90% la réalisation de ce projet. Le département du Centre se targue aujourd’hui d’être doté du meilleur réseau routier du pays. Et peut-on négliger les études présentant notre département comme le coin d’Haïti le plus sécuritaire en matière sismique ? » Celui qui parle répond du nom de Jean Souverne Delva, maire de Thomonde. Accompagné de Laurent-Kénold Désert, celui de Saut-d’Eau, le maire Delva vient participer à l’édition inaugurale de la foire de l’Initiative de la société civile (ISC) et du Conseil haïtien des acteurs non étatiques (CONHANE) tenue les 8 et 9 juillet et intitulée, cette année, Foire-Expo 2011 Mirebalais.

Le plus grand rêve de M. Delva, c’est de transformer, aux côtés de ses homologues du département, le Plateau central en un site d’attraction. « Il est temps que la tendance soit renversée, dit M. Delva. Car le département le plus riche en matière de réserve d’eau, d’espèces animales et végétales et de sites touristiques ne peut plus être considéré comme le plus en retard. »

Pour les deux maires, les routes qui ont été construites et frayées à l’intérieur des communes du Centre dévoilent leurs richesses restées longtemps enclavées au sein de ce département. Mais il a fallu des initiatives du genre pour vendre sa vraie image. « Depuis l’ouverture en 2009 de la route des Orangers –  reliant Saut-d’Eau et Port-au-Prince en 27 kilomètres – seulement un restaurant et un hôtel ont été construits dans la Ville-Bonheur, fait remarquer M. Désert. Les investissements peinent encore à se concrétiser. »

Saut-d’Eau, avec ses nombreux sites d’attraction, s’apprête à accueillir ce week-end ses milliers d’hôtes de la Mont-Carmel. Palme, Saint-Jean, La Sainte-Famille et Saut-d’Eau, – la fameuse cascade à laquelle toute la commune doit son nom,- restent, à l’instar des sites dont regorgent des communes du département comme Savanette, Boucan Carré, Maïssade, Cerca-La source, Belladère et Las Cahobas, entre autres, en attente d’être exploitées.

Cinq communes frontalières, 129 rivières, 5 550 ha irrigués

« La capacité de production fruitière saute aux yeux, une trentaine de sites d’attraction dont des points d’eau et des fortifications nous attendent, martèle Joanas Gué, ministre de l’Agriculture, des Ressources naturelles et du Développement rural, qui cite le Centre comme le département d’Haïti ayant la plus faible densité de la population.

La canne à sucre, les mangues, les céréales, l’élevage, les tubercules, l’arachide, le giraumon… produits par le Centre, retiennent toujours l’attention. Pour le ministre Gué, qui tient un complexe hôtelier dans la région, l’agriculture et les services constituent deux axes à gros rendement dans le département.

Une foire d’exploration et de vente

Si l’objectif de cette foire organisée par l’ISC et le CONHANE, en collaboration avec le comité interministériel d’aménagement du territoire (CIAT) et la Chambre de commerce et d’Industrie d’Haïti (CCIH), était de montrer le potentiel économique du département du Centre et d’y attirer les investissements, la production locale était tout aussi en vedette.

Environ 65 exposants venant des quatre coins du Plateau central se sont présentés sur la place publique  de Mirebalais attendant la visite des participants. Selon plusieurs d’entre eux, leur principal objectif est de faire connaître au grand public des produits locaux jusqu’alors inconnus au niveau de la population haïtienne. En dépit de  la grande publicité effectuée à Port-au-Prince autour de cette foire, la grande foule n’a pas été au rendez-vous dès vendredi.

De la patience…

Les représentants des diverses organisations partenaires à cette initiative ont tous brillé par leurs connaissances de cette région, qui, selon eux, s’ouvre aux investissements. L’Ecole fondamentale d’application, Centre d’appui pédagogique (EFACAP) de Mirebalais et l’Hôtel La Forteresse peuvent en témoigner. Ils ont procédé à la présentation de leur travail effectué au niveau du Plateau central à l’aide de documents mis à la disposition des participants. Une méthode moderne de promouvoir une vision moderne de l’aménagement du territoire de la région, suivant une vision mise au point par la CIAT dans une étude intitulée : La boucle Centre – Artibonite. Ils ont également présenté leur projet pour ce département.

« Même si nos produits ne sont pas écoulés aujourd’hui, l’initiative est encourageante, car nous gagnerons de la publicité dont ils sont l’objet », s’est félicité Mme Michel-Ange. Accompagnée de son fils, cette exposante frisant la quarantaine, travaille dans une compagnie de transformation de fruit en vin. Sur sa table garnie de bouteilles de vin et de liqueur à base de fruits locaux, on peut également acheter de la mi-orange, une liqueur faite d’orange et de miel, des crémas et d’autres produits du même genre.

Roger, un autre artisan qui expose des produits à base de Latanier,- chapeau, valise et petite boite,- s’attend plutôt à ce que tous ses produits soient vendus et qu’il retourne à Belladère, son patelin, pour en chercher d’autres. Roger vient, quant à lui, avec le produit vedette de cette foire. « Les briquettes de charbon préparées à base de carton et de détritus sont destinées à remplacer le charbon de bois, dans le cadre de la lutte contre le déboisement », explique l’artisan. « Ça peut bien aider à réduire les déchets solides dans nos rues », dit-il.

Plusieurs autres ateliers sont également sur place, exposant des produits agricoles et d’élevage, des tableaux, bracelets, sandales, valises, nappes traditionnelles. Sur plusieurs tables figuraient du café, des mangues, du sham sham, de la farine de manioc,  des bananes, de l’amidon, pour ne citer que ces produits.

Financée en grande partie par la délégation de l’Union européenne, cette activité a coûté environ 65 milles euros, selon Alexandre Polack, Porte- parole de la délégation de l’Union européenne en Haïti. La Banque mondiale, la Coopération espagnole, le Fonds d’assistance économique et sociale (FAES), le Programme alimentaire mondial (PAM), l’USAID- Winner et la World vision ont également contribué financièrement à la réalisation de cette grande première à Mirebalais.

Edouard Paultre, secrétaire exécutif du CONHANE, et Rony Desroches ont convenu que la foire a été une réussite. Les organisateurs ont fait remarquer qu’il y a eu une forte présence des hommes d’affaires et des représentants de l’Etat. C’était pour eux l’occasion de mettre à nu le département du Centre aux yeux des investisseurs. « Le travail ne s’arrête pas là », prévient M. Paultre, qui annonce une véritable croisade en faveur du crédit en milieu rural, surtout au niveau du Plateau central, qui offre à lui seul 129 rivières, 13 grottes et cinq communes frontalières. 

 

 

Avec Lima Soirélus